Feux croisés
Au nom de la santé publique, des médecins de plusieurs pays promeuvent, à la fin du xixe siècle, l’incinération funéraire. Au Québec, certains médecins hygiénistes se persuadent ainsi des vertus sanitaires de la crémation, mais ne prennent aucun moyen pour contribuer à en faire une option funéraire accessible à tous. L’importance publique du catholicisme québécois peut expliquer pourquoi ces médecins ne soutiennent la crémation que dans le cas de certains morts de maladies contagieuses ou d’ordures urbaines. Se manifester comme crématistes dans le domaine funéraire impliquerait, pour ces médecins, de défier le clergé catholique, fermement opposé à l’incinération des morts et qui possède la plupart des lieux de sépulture sur le territoire. Retracer ces polémiques sur la crémation funéraire permet d’exposer les conflits qu’elle cause entre médecine hygiéniste et catholicisme au Québec.
Item Type | Article |
---|---|
Elements ID | 214003 |
Official URL | http://dx.doi.org/10.4000/hms.2502 |
Date Deposited | 22 Feb 2024 15:46 |